Aperçu
- Cotisations complémentaires au CELI
- Rendement du portefeuille et du marché
- Perspectives des grandes banques
- Nos perspectives pour l’international
- Attentes pour 2023-2024
Rendement du portefeuille et du marché (en dollars canadiens)
Le mois de décembre a été difficile pour le Portefeuille d’actions conservateur, qui a reculé de près de 10 % par rapport au mois précédent, ce qui a porté le rendement annuel à -26,8 %. À plus long terme, le Portefeuille d’actions conservateur a enregistré une moyenne de 7,25 % sur cinq ans et de 10,11 % depuis sa création en octobre 2015.
Notre stratégie enregistrée de revenu de dividendes équilibré, le Portefeuille de revenu diversifié, a inscrit un rendement annuel de -10,2 %. Son rendement supérieur est principalement attribuable à l’accent stratégique mis sur les dividendes plutôt que sur la croissance. Au cours des cinq dernières années, la stratégie a atteint en moyenne 8,44 %.
Retour sur 2022
En janvier 2022, les marchés américains sortaient d’un sommet historique de trois ans après des rendements moyens supérieurs à 20 % au cours des trois dernières années. Les taux d’intérêt étaient encore très bas, car la première hausse de la Réserve fédérale américaine (Fed) n’a pas eu lieu avant mars. Le monde commençait à rouvrir après deux ans de confinement en raison de la COVID-19. Ici, au Québec, notre gouvernement a commencé à faire marche arrière sur une deuxième ronde de mesures de confinement. La politique chinoise de zéro COVID était toujours en place, mais les entreprises s’adaptaient, et la Russie déplaçait un grand nombre de troupes aux frontières de l’Ukraine, en prétendant qu’il ne s’agissait que d’exercices militaires.
À eux seuls, aucun de ces facteurs n’aurait conduit au chaos du marché que nous avons connu l’année dernière, mais la combinaison de ces trois facteurs était tout simplement trop difficile à gérer pour la plupart des marchés. Au moment même où la Fed entamait son cycle de resserrement visant à extraire des liquidités et à normaliser les taux d’intérêt, la guerre en Ukraine a éclaté, ce qui a perturbé les marchés des produits de base et de l’énergie, qui étaient déjà tendus, ce qui a faussé les données de la Fed à l’égard de l’inflation. Il suffit de penser à l’incidence de la hausse des prix de l’énergie ou du blé sur les coûts du transport et des aliments. Puis, pour ajouter de l’huile sur le feu, la Chine a resserré sa politique de zéro COVID, ce qui a eu deux effets négatifs : aggraver les problèmes de la chaîne d’approvisionnement déjà tendue et ralentir la deuxième économie mondiale.
Comment avons-nous investi en 2022?
À la fin de 2021, nous avons commencé à accroître notre exposition aux secteurs défensifs. Nos pondérations technologiques ont tellement augmenté pendant la pandémie que nous avons surpondéré tout le secteur des technologies de l’information.
Lorsque les taux ont commencé à augmenter, nous avons continué à réduire ou à vendre les titres à haut risque et à consolider nos positions dans des titres de meilleure qualité, de sociétés qui, selon nous, pourraient résister à la tempête si l’économie traversait une période difficile. Pensez aux chefs de file du marché, aux entreprises à marge élevée et à faible endettement. Il s’agissait d’entreprises à grande capitalisation qui servaient de refuge aux investisseurs pendant les périodes difficiles du passé, comme Google (NASDAQ: GOOGL), Metro (TSE: MUR), Johnson & Johnson (NYSE: JNJ) et Intact (TSE: IFC).
La combinaison d’événements a touché presque tous les secteurs l’an dernier. En tant qu’investisseur, il y avait peu d’endroits où se réfugier.
Examinons les principaux marchés dans le monde pour 2022 :
- Obligations d’État américaines à long terme : en baisse de 31 %
- Actions américaines du secteur de la consommation discrétionnaire : en baisse de 38 %
- Obligations d’État américaines à 10-20 ans : en baisse de 25 %
- Titres américains du secteur des services financiers : en baisse de 12 %
- Obligations américaines de catégorie investissement : en baisse de 18 %
- Actions internationales du secteur de l’immobilier : en baisse de 26 %
- Indice Russell 2000 ou petites capitalisations américaines : en baisse de 20 %
- Marchés européens : en baisse de 16 %
- Titres du secteur de la consommation de base : en baisse de 3 %
- Obligations à court terme de 3-7 ans : en baisse de 9 %
- Indice S&P 500 : en baisse de 19 %
- Indice NASDAQ : en baisse de 33 %
- Titres technologiques : en baisse de 28 %
Et la plupart des devises, sinon toutes, étaient en baisse par rapport au dollar américain.
Les seuls secteurs qui n’étaient pas négatifs étaient les suivants :
- Actions énergétiques : en hausse de 59 %
- Argent : en hausse de 4 %
- Indice des produits de base : en hausse de 21 %
- Pétrole : en hausse de 7 %
Les marchés ont été plus nombreux à s’effondrer en 2022 que lors de la crise financière de 2008.
Ce qui a rendu l’année dernière pire que 2008, c’est la piètre performance des marchés obligataires. Ce qui était normalement un refuge pendant une tempête s’est avéré un endroit dangereux pour investir l’an dernier, comme presque tous les autres secteurs ou investissements. Il n’y avait nulle part où se cacher, sauf dans les actions pétrolières et les liquidités américaines. Et même le pétrole était une anomalie à cause de la guerre russe en Ukraine.
Perspectives des banques
Ce qui suit est un résumé de ce que les différentes institutions ont publié comme perspectives pour 2023. Vous remarquerez qu’il y a eu un changement de ton assez spectaculaire entre décembre et aujourd’hui, ce qui a été souligné dans un récent article de Barron. Barron’s article.
Par exemple, hier, le PDG de J.P. Morgan, Jamie Dimon, a déclaré qu’il n’aurait pas dû dire l’an dernier qu’un « ouragan économique » s’en venait, mais qu’il y avait certainement des nuages; il ne voulait pas prédire un effondrement généralisé et sa banque embauche toujours.
Dans sa chronique du New York Times de ce mois-ci, l’économiste Paul Krugman, lauréat d’un prix Nobel, a dit que ses inquiétudes au sujet des perspectives étaient exagérées et qu’un atterrissage en douceur est plus probable qu’il ne le semblait il y a quelques mois.
Bref, de nombreuses personnes qui nous avaient auparavant mis en garde contre un effondrement économique changent de discours en janvier.
Banque Royale
La Banque Royale prévoit une légère récession aux États-Unis en 2023. Elle mentionne la faiblesse des consommateurs, dont les dettes de cartes de crédit ont augmenté de 20 % au cours des 18 derniers mois. Le report des achats importants en 2020 et en 2021, puis la demande de voyage refoulée en 2022 laisseront l’année 2023 en situation de faiblesse.
La Banque Royale prévoit des taux d’intérêt plus élevés au premier semestre de 2023, suivis de taux d’intérêt plus bas au deuxième semestre de 2023. Elle croit que les taux baisseront avant l'avènement de toute récession. Elle a mentionné que la récession avait déjà été prise en compte dans le marché au cours des neuf derniers mois de 2022, mais qu’il y aura plus de volatilité au cours de l’année à venir. Toutefois, elle estime que 2023 sera probablement une année positive sur les marchés et que le deuxième semestre sera le moteur d’un rendement positif, car les marchés verront au-delà de la récession.
Au Canada, elle considère le marché du logement comme le plus grand risque pour l’économie. Cependant, elle affirme que la plupart de ces risques ont été pris en compte dans le prix des actions et, en particulier, dans les évaluations des banques, de sorte qu’ils peuvent ne pas transparaître sur le marché boursier.
J.P. Morgan
J.P. Morgan prévoit une économie mondiale léthargique en 2023, mais en croissance, sans récession mondiale. Son scénario de référence est toutefois celui d’une récession aux États-Unis, où l’indice S&P 500 est négatif au premier semestre de l’année, suivie d’une reprise des actifs et d’une remontée qui fait passer l’indice à plus de 4 200 à la fin de l’année, ce qui nous donnerait un rendement de 11,6 % pour l’année.
Goldman Sachs
L’économiste en chef de Goldman Sachs a déclaré qu’ils s’attendent à ce que l’inflation soit renversée en 2023 tout en évitant une récession aux États-Unis, car les premières mesures visant à réduire l’inflation ont été couronnées de succès vers la fin de 2022, ce qui explique leur changement de cap. Ils estiment que la vigueur du marché de l’emploi stimulera la croissance de 1 % dans un marché du logement faible.
À l’échelle mondiale, au début du mois, Goldman a également changé d’avis quant à une récession européenne et a déclaré qu’elle voit maintenant une croissance stable à positive dans l’Union européenne, en citant deux facteurs principaux : un hiver historiquement chaud qui a fait baisser les prix de l’énergie ainsi que la réouverture précoce de la Chine.
Crédit Suisse
Le Crédit Suisse prévoit une faible croissance mondiale en 2023. Il anticipe une nouvelle volatilité des marchés boursiers, même s’ils terminent l’année en territoire positif. Il estime que l’inflation diminue et que les économies demeurent fondamentalement intactes; toutefois, il a déclaré qu’il entrevoyait également des défis budgétaires pour les gouvernements à cause des années de dépenses excessives et de coûts d’emprunt plus élevés qui poussent les augmentations d’impôt pour financer les dépenses, comme les mesures visant à soutenir le coût de la vie.
En ce qui concerne le commerce mondial, il était d’avis qu’il continuerait à baisser, car le retour des secteurs stratégiques se poursuivrait. C’est assez évident pour le secteur de l’énergie, mais peut-être moins pour d’autres.
En ce qui concerne les placements, il a réitéré l’importance des bilans et des faibles niveaux d’endettement des sociétés détenues ainsi que des entreprises ayant un pouvoir de fixation des prix.
Nos perspectives pour l’international
Chine
L’une des plus grandes inconnues en 2023 sera la Chine. Sa réouverture amène déjà les gens à changer leur discours sur la récession mondiale et à revoir leurs prévisions du PIB mondial.
Depuis que la Chine a renversé sa politique zéro COVID en octobre, le marché chinois a connu une reprise spectaculaire. Le FNB iShares China a augmenté de 50 % depuis le 31 octobre. Nous avions prévu avec assez de justesse un renversement de politique après le Congrès national, et c’est exactement ce qui s’est produit. La Chine étant la deuxième économie en importance au monde et le plus grand marché dans plusieurs secteurs, y compris celui de l’automobile, sa réouverture est probablement l’élément le plus prometteur de l’économie mondiale en 2023, car le resserrement dans ce pays a eu un effet très négatif sur les marchés et l’inflation en 2022.
La Chine est plus difficile à surveiller, car les données brutes sont moins transparentes qu’en Amérique du Nord.
La Chine pourrait grandement surprendre les gens en 2023. Nous assistons déjà à une hausse importante des prix du cuivre, ce qui est de bon augure puisque la Chine a toujours été le principal moteur des prix du cuivre.
Europe
Lors d’appels précédents, nous avions discuté du fait que l’Europe semblait se diriger vers une crise énergétique qui pourrait entraîner une récession. En bref, une grande partie de leur énergie était fournie par le gaz naturel russe, que la Russie avait essayé de couper avant l’hiver pour avoir un effet de levier.
L’Allemagne, qui est le pays le plus riche et le plus industriel d’Europe, compte beaucoup sur ce gaz naturel pour alimenter ses usines et fabriquer ses produits.
Que s’est-il passé? L’Europe connaît son hiver le plus chaud de l’histoire. À quel point? Les températures moyennes de décembre étaient de 10 °C à 20 °C supérieures aux moyennes historiques. Par exemple, au Danemark, le jour de l’an, la température était de 13 °C; en Pologne, elle était de 19 °C, la plus chaude jamais enregistrée à cette date.
Ces températures élevées ont permis de maintenir les réserves énergétiques européennes et de faire chuter les prix du gaz naturel de près de 50 % au cours des 30 derniers jours. Il semble que l’Europe va éviter une crise énergétique cet hiver, car ses prix de l’énergie se normalisent.
Cela place également la Russie dans une position stratégique très faible. L’hiver n’est pas terminé, mais les choses semblent s’améliorer en Europe.
Attentes pour 2023-2024
Il est presque impossible de faire des prévisions du marché, et nous faisons de notre mieux pour éviter d’en faire à court terme, mais nous avons trouvé intéressant, en examinant les différents rendements du marché au cours des dernières décennies, de constater qu’en général, après une année de fort recul, l’année suivante, le même marché s’inverse presque de la même manière.
Prenons l’année 2008. Le NASDAQ était en baisse de 42 %, puis en hausse de 53 % l’année suivante. L’indice S&P 500 était en baisse de 38 %, puis en hausse de 24 % l’année suivante. Le pétrole a diminué de 56 %, puis a augmenté de 19 % l’année suivante.
Tout cela pour dire que la plupart des investissements qui ont été durement touchés au cours du dernier marché baissier se sont redressés l’année suivante, malgré l’incertitude entourant l’économie. Aujourd’hui, notre économie et nos marchés du travail sont en bien meilleure posture qu’en 2009.
Voici donc ce qui, selon nous, va se passer en fonction de la situation actuelle.
Les taux diminueront d’ici l’an prochain. Il faut du temps pour voir les effets des hausses de taux d’intérêt. Le secteur du logement, qui représente plus de 20 % de notre économie, sera le secteur le plus touché. Les coûts de construction sont déjà à la baisse. Mais il faudra du temps pour que les stocks de logements se reconstituent alors que les ventes diminuent. L’un des facteurs auxquels nous prêtons une attention particulière, c’est la mesure dans laquelle le consommateur est touché par des taux d’intérêt plus élevés.
L’emploi est fort et, en fait, c’est une arme à double tranchant. La Fed veut que l’inflation salariale diminue, c’est-à-dire que le chômage augmente. Mais les économistes prédisent que le taux d’emploi élevé sauvera notre économie d’une profonde récession. Nous prévoyons que le marché du travail demeurera serré alors que l’inflation continuera de baisser.
Nous croyons également que le changement de position de la Chine à l’égard de son protocole zéro COVID pourrait avoir un effet positif énorme sur le commerce mondial et l’économie.
En résumé, 2022 a été une période difficile pour tous les investisseurs; cependant, nous croyons que notre accent sur la qualité et de bons fondamentaux rapportera au fil du temps.
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Nous espérons que tout le monde arrivera à la fin du premier mois en restant fidèle à ses résolutions. Portez-vous bien et à bientôt.
Simon et Michael
Simon Hale, CIMMD, CSWP, FCSIMD
Conseiller principal en gestion de patrimoine,
Gestionnaire de portefeuille
Wellington-Altus Gestion Privée
Michael Hale, CIM MD
Conseiller principal en gestion de patrimoine,
Gestionnaire de portefeuille
Wellington-Altus Gestion Privée
Groupe Investissements Hale
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Montréal (Québec) H3B 4W8
Tél. : 514 819-0045
Les rendements pour le Portefeuille d’actions conservateur, portefeuille de revenu diversifié, et le portefeuille ciblé de rendement total représentent uniquement les rendements des portefeuilles modèles et non les rendements de clients. Le rendement des comptes individuels peut différer sensiblement de l’historique de rendement représentatif en raison de plusieurs facteurs, notamment la taille du compte, la durée de la stratégie, le moment et le montant des dépôts et des retraits, le moment et le montant des dividendes et d’autres revenus, le moment et le prix de l’exécution des opérations, les taux de change, les frais et d’autres charges. Il ne s’agit pas d’un relevé officiel de Wellington-Altus Gestion Privée (« WAGP »). WAGP ne peut pas vérifier l’exactitude de ces chiffres sur le rendement. Veuillez consulter votre relevé officiel de WAGP pour connaître le chiffre exact de vos rendements.